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4 mai 2024@ Liberté, sécurité





« Vous avez l’air triste aujourd’hui »… même le gentil Étienne de la Ferme de la Beucherie auquel j’achète mes yaourts, mon fromage blanc et mon lait frais pour mes riz au au lait, l’a remarqué… Un ami de mes enfants m’a dit : « Vous ? Le moral dans les chaussettes ? Comme quoi tout arrive ! »… et bien oui, le soleil a des nuages épais qui passent de temps en temps… et là, ce sont des cumulo-nimbus bien costauds. Trahison, couteaux dans le dos, déception… c’était pas top ces dernières semaines.

 

J’ai envie de faire un texte sur la liberté et la sécurité. Avec plein de sous-entendus. Comprenne qui pourra, qui me connaît. Comme d’habitude en fait !

 

Alors voilà.

 

Liberté, sécurité. Ses deux chemins s’opposent souvent dans nos vies. On y voit de la tiédeur d’un côté, du feu de l’autre. Une chaleur toute douce d’un côté, mais des flammes brûlantes bouillantes de l’autre. Quelque chose de rassurant comme un doudou, mais l’ivresse… d’un côté une prison dorée souvent, de l’autre des ailes, mais qui peuvent brûler… raison, passion… ça me rappelle mes cours de philo de terminale au lycée Lakanal (oui, celui où il y a des sports-études rugby !!) avec la fabuleuse Madame Lacroix. D’ailleurs j’avais assuré grave au DS sur la passion. Bon, après le lycée, j’ai pas toujours assuré grave. Les feuilles carreaux Seyès d’un DS c’est quand même plus simple que la vie…

 

Du côté du boulot, la seule fois où j’ai choisi la sécurité, je l’ai (très) cher payé. La liberté, même avec ses inconvénients (comme se remettre en cause tous les jours), je dis oui, trois fois oui. Loin de moi les CDI. J’étouffe rien que d’y penser. Comme dit mon directeur d’école à chaque rentrée : « vous avez une chance infinie, vous allez vivre de votre passion, vous ne travaillerez jamais ! » Et moi, jamais je n’ai l’impression de travailler. Je dispose de mon temps comme je l’entends, je bosse le dimanche dès potron minet s’il le faut, je fais des nocturnes, j’écris la nuit s’il le faut, mais je peux aller prendre un thé avec une copine, faire un tour au Thabor avec un être aimé, aller au cinoche en plein après-midi… j’ai la liberté de mon emploi de temps et ça, ça vaut de l’or en barre !

 

Alors, certes, je ne gagne pas des masses (les mots même lourds, cela ne rapporte pas lourd justement…), mais gagner 10 000 balles par mois et vivre sa passion uniquement le week-end, ce n’est pas pour moi. Vous me direz il y a des métiers passion qui rapportent ! Oui, mais là, je ne suis ni Tiger Woods ni Charles Leclerc (purée ce qu’il est beau !), ni Ronaldo… et mon domaine c’est pas de putter ni d’arpenter les paddocks ni de tirer des penaltys… et ils ne sont pas nombreux les élus… les métiers passion, souvent c’est coton pour gagner sa vie. Mais bon, quand on a une passion, ne pas la vivre, ça coûte plus, non ? Parce qu’elle revient toujours un jour ou l’autre. Et il serait de bon ton de ne pas laisser passer l’horloge. Sans compter ceux qui font payer aux autres qui la vivent le fait de ne pas vivre la leur (ça va vous suivez ?)… Bon, l’avantage avec ma passion, c’est que si mes neurones ne sont pas trop affaiblis d’avoir trop scribouillé, je pourrai écrire quasi sur mon lit de mort (si j’en ai encore un, ce sera peut-être un lit de mousse parce que faudra pas compter sur la retraite… la quoi ?!).

 

Bon donc, l’écriture cela ne rapporte pas des masses. À croire que les mots ne sont pas importants. Et bien si justement. Quand on voit combien ils nous cisaillent ou peuvent nous consoler immédiatement. Combien ils nous poursuivent aussi, quelquefois une vie durant…

 

Alors, oui, ma passion est souvent mal rétribuée. À moins que j’écrive un best-seller. On ne sait jamais. Après tout, Benoîte Groult a écrit son premier best-seller tard… on n’est pas à l’abri. Un sujet qui touche tout le monde, une belle (ou une moche) histoire… Moi qui m’étais dit que je ne pourrai jamais écrire un roman parce que tout se passait bien dans ma vie. Là, j’ai de quoi écrire une saga entière en 15 000 tomes, et des romans plus que fleuve…

 

Côté vie, je choisis la passion. Je ne juge personne qui préfère l’autre voie. Vraiment personne. Mais pour moi, c’est couleurs chaudes, chaque seconde qui passe, danses collés serrés, rendez-vous secrets volés, attraction, intensité. Attendez, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’aime passionnément aussi la douceur de la tendresse. On peut vivre infiniment la tendresse. Mais quand je retrouve un ami, une amie, je l’étreins. Je le, la serre fort dans mes bras. Je ne lui fais pas une « bisette ». Et c’est pareil pour tous les sentiments.

 

Une personne que j’ai retrouvée et que j’aime profondément m’a dit il y a quelques jours : « Intensément. Il faut vivre intensément. Sinon cela n'en vaut pas la peine »…  Alors oui je choisis le rouge (le rose m’emmerde il y en avait trop dans ma chambre d’ado avec des fleurs blanches Laura Ashley en plus), je choisis de brûler, et même si mes ailes se disloquent à l’approche de l’astre… tant pis. Cela valait le coup. Toujours. Même si j’en ressors souvent laminée. Tant pis. Les braises ne demandent qu’à être rallumées. Peut-être ailleurs. Et il suffit d’un souffle…

 

Alors sécurité ? Liberté ? Chacun fait ses propres choix. Mais, moi, j’insuffle à tous ceux qui m’entourent le souffle de la passion. Je dis aux ados qui doivent choisir un chemin plus tortueux : « prends avec les données d’aujourd'hui, si tu as une passion à ton âge, vis-là ! Tu te rends compte de la chance que tu as ? Tu as une passion ! Combien de jeunes de ton âge peuvent dire cela ? Vis ! On verra bien dans 5 ans… » Et surtout, on a le droit de se tromper et de changer d’avis.

 

Et je laisse la chute au gentil Étienne : « Ne vous inquiétez pas, le soleil revient toujours ». Merci Étienne, c’est adorable. Alors oui, tant pis. Quelques cicatrices de plus. Et j’ai la peau qui marque.

 

Mais le soleil reviendra.

 

… S’il vous plaît, vite, parce que là, on caille !


P.S. Chanson de Johnny, je l'adore celle-là, elle est vraiment trop belle… des monts, des merveilles… des grandes joies, mais aussi des grandes déceptions… et oui appelez-moi toujours mademoiselle, moi je l'aime ce mot…

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05 may 2024

Tes mots résonnent toujours si justes en moi Isabelle ! C'est parce qu'ils sonnent fort, celle de la force que tu sais si justement leur donner

Vive la liberté ! Vivre à 100%, en accord avec soi même c'est ce qui est le plus important. Ne jamais se laisser enfermer dans les conventions, la peur ou les regrets. Moi aussi j'ai choisi mon camp entre la sécurité et la liberté. Je l'ai toujours fait pour ne rien avoir à regretter.

Et le soleil est toujours au rendez-vous

Delphine

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