Le contraste est saisissant. Euphorie d’un samedi en ovalie où dès le matin, au marché des Lices, entourée de six joueurs de l’équipe 1 ou comment se faire remarquer… nous avons distribué des flyers en rires, efficacité et sympathie. Fou rire quand l’un d’entre eux a harangué la foule afin de chercher des remplaçants pour le match du soir au Vélodrome… sourires sur toutes les lèvres. Et bien oui, pour les côtoyer de près, ils sont vraiment TROP sympas (et costauds oui…) et l’ambiance du club où j’ai passé tellement de mercredis à me cailler dans le Krogit est chaleureuse à souhait. Bref, je me régale autant à applaudir et chanter dans les tribunes qu’à épauler le chouette étudiant que nous avons recruté en alternance, à hurler à chacun de leurs essais, assister aux entraînements, passer du temps avec eux, leur concocter des rougail saucisses et même danser ! Bon je m’occupe aussi accessoirement d’orchestrer toute la comm, revoir tous les contenus du site internet qui va bientôt bouger, le rendre plus humain, plus beau, plus impliqué… lui donner une âme rugby quoi ! Bref, quand je suis rugby, life is great !
D’ailleurs, en ce samedi, toutes les catégories, y compris celle de mon rugbyman, ont planté des essais jusqu’aux scores finaux victorieux.
Alors dimanche soir. Il a pris son sac rempli de cahiers et de crampons et a refermé la porte. Ça sonne creux. Ça sonne vide. Je me retourne. Personne. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, on était cinq.
Alors, je n’ai pas vraiment le cafard. Enfin, si, un peu. Je pensais que c’était passé. Mais non. Ce vide après le trop-plein de tous les boulots qui me délectent en ce moment… Mais qu’est-ce que je me régale, mais qu’est-ce que je me délecte ! Comme si toute l’énergie déployée (parce que j’en ai à revendre comme d’hab ! ) se concrétisait là, sous mes yeux.
Si on résume tous les projets en cours… un livre à paraître en novembre sur La Feuille d’Érable (éditions Ouest-France), quatre mois de boulot intense. Cheffe de projet, auteure, photographe… j’ai pris l’option multi-casquettes que je vénère pour mener à bien ce projet fabuleux d’histoire d’entreprise qui m’a fait écrire des portraits si émouvants, côtoyer un dirigeant humaniste singulier, fouler le sol rennais pour ramasser des cartons en compagnie d’hommes et de femmes aux parcours cabossés, mais tellement accrochés, tellement inspirants…
La diffusion de la compagnie de théâtre que je chéris. Belle au bois dormant, tournées d’été, jurys pour des projets écoliers, des nouveaux spectacles à venir, dont un qui va bien m’occuper. En 2025, on fait le pari des cordes, des lettres et de l’amour ?!! Vous m’accompagnez ?
Mes élèves. Je les ai retrouvés cette semaine. Et c’était bon. Mes cours feel good amputés de leur deuxième année et bien tant pis je me concentre sur la prem’s… des cours d’écriture pour essayer d’animer leurs mots, de les aider à hiérarchiser tout ça, à mettre du rythme, des respirations, des virgules, des verbes pour dynamiser, des énumérations pour accélérer. L’énergie que je déploie est démente… mais c’est mon testament-transmission pour les futures générations. J’adore ça. Et avec eux, je me sens tellement, mais tellement bien ! Je me dis toujours que j’ai sans doute le même âge en fait ! Je les adore et ils me le rendent au centuple. Comme ces trois adorables premières années de journalisme qui sont venues à la fin du cours pour me dire combien elles avaient aimé les deux heures passées ensemble. Moi aussi, si vous saviez !
L’animation et la rédaction en cheffe. Grâce à une bande d’oiseaux tellement mais tellement joyeuse. Je me retrouve sur scène, dans les coulisses, choyée comme une princesse, soutenue et coachée admirablement. Je rencontre des personnes incroyables, j’entraîne des CODIR et des COMEX, je reçois des sms remplis d’enthousiasme et de gentillesse… bref, je vole ! Vers la capitale, le sud, sur les traces de mes années étudiantes… et c’est bon de se décaler !
Et puis la rédaction en cheffe de Pop Pop, ce magazine qui me va comme un gant de velours, avec une équipe du tonnerre de Saint-Malo. Je l’aime tellement qu’il a pris une grande place dans ma Billy que j’ai montée toute seule. Bon, avec quelques retouches… pourquoi une fois qu’on a tout installé, on se rend (souvent) compte qu’il y a un panneau à l’envers… purée ! Ça vous arrive à vous ? Rassurez-moi ! Bon, bon on laisse comme ça, ça ne se voit pas non ? Heu, si c’est tout en haut, on ne voit que ça ! Je ne peux pas mettre une bande de scotch blanc pour masquer ? Heu non… Heureusement une copine décoratrice vous soutient à distance et vous donne 15 minutes pour remonter le tout… Temps un poil dépassé, but it’s done. Une énorme bibliothèque remplie de mes nouveaux souvenirs, de tous les livres et des auteurs que j’aime. Une affiche brandie comme un serment « Make Art not War » signée Obey, mes fauteuils de cinoche, du rouge, des films, du orange, un original de mes fantômes… je me sens chez moi. Carrément. Bien. Tellement bien.
Mais bon dimanche soir. Grand Corps Malade en bandoulière. Je ne vais pas me laisser avoir. Allez, hop, enfourche ton vélo fleuri coloré et… cinoche !
Et là, je me pose dans une salle presque vide… il n’y a que moi qui suis seule le dimanche soir ? Ah non, un jeune homme me sourira quand je me lèverai, une fois le défilé du générique totalement et définitivement clos. J’aime ces sourires complices de « on a vécu quelque chose de fort ensemble, sans se connaître »…
Sur l’écran ? Un sublime « Vivre, mourir, renaître ». J’ai pleuré pendant deux heures… à chaudes larmes en sortant. Une vraie merveille. Une histoire si forte. Et Victor Belmondo. Ce regard, ce sourire, cette présence si familière. Touchée en plein cœur.
Mon dimanche a soudain pris un goût d’Italie. Et lors de la route du retour, sur le pont de bois, entre la divine librairie « La nuit des temps », où j’ai rerencontré le personnage (oui c’en est un, et un sacré !) de ma future interview-que-j’ai-trop-trop-hâte-de-faire et la place Saint-Germain, je me sentais bien plus légère…
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