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14 avril 2022 @ Mon capitaine

Comment retrouver le sourire ? Le chercher partout, partout où il se glisse… dans les thés du matin remplis de musique et de poésie au café du coin, dans les sms de chirurgiens admirés remplis de compliments, dans les visites impromptues de personnes adorables… et surtout dans les yeux velours de mon fils.


Le week-end dernier, j'ai emmené mon capitaine dans la capitale pour fêter en avance ses 14 ans. Au programme : surprises à gogo, match de rugby, retrouvailles entre cousins, soutien de la famille aimée… c'était si bon ! Nous avons débarqué du train et je l'ai guidé vers un immeuble parisien. Il pensait aller dormir chez ma sœur… quel bonheur de voir des étoiles dans ses yeux quand il découvre le nom sur l'interphone… celui de son super copain de London, qu'il n'avait pas vu depuis 4 ans !! J'avais bien préparé mon coup, et jugé qu'une petite retrouvaille dans un parc ne suffirait pas. Alors une soirée, une nuit entière à papoter, se faire chouchouter pas des parents à l'écoute et tellement attentionnés… le tout arrosé de bon vin (pour moi !) et de régalade des papilles. Mon capitaine a, lui, passé la soirée à se poiler avec son pote. Dans un décor de rêve : un appartement-atelier d'artiste tellement joli que nous ne pouvions que nous sentir bien. C'était bon, vraiment bon.


Le lendemain, j'ai embarqué mon p'tit loup, heu grand loup, au Lego Store. Passage obligé. Car cette escapade a un goût de mercredi. Qui ne connaît pas un mercredi avec un enfant ne peut comprendre ce que nous ressentons tous les deux à ce moment précis. Le mercredi c'est le goût du goûter, celui du lait et des chocos BN trempés. Le mercredi, c'est le goût des activités, le goût de la culture ou du sport. Le goût du temps qui s'arrête, le goût de la liberté. Nos mercredis à Londres (nous avons vécu à Londres pendant 3 ans) avaient une saveur inégalée. Je fonçais le chercher vers midi, et là… nous montions dans un bus à impériale. Il fallait un bus impériale pour être à la hauteur de nos rendez-vous. Et hop ! En place au premier rang en haut, la meilleure place, celle qui garantit une vue imprenable sur tout London à nos pieds. Tout London rien que pour nous. On faisait aussi semblant de conduire. Un petit goût de Harry Potter. Un petit goût de baguette magique. Alors au début, on flânait dans les musées… forcément. Avec une maman fan de culture, il fallait bien ! Surtout que les musées à Londres, c'est le pied ! Je crois qu'on a été au moins trois fois à l'Imperial War Museum, pour un passionné de première guerre mondiale, plein de fois au British, qui n'a pas vu les nombreuses momies, dont celle du chat, ne peut pas comprendre la fascination de l'Égypte exercée ! Tellement l'impression que les pharaons vont sortir de leur bandelettes ! Et puis, un jour, on a découvert le Lego Store de Leicester Square. Alors, nos mercredis ont été teintés de briques à gogo, de bobbies en carrés, de mille et une pièces que nous aimions reconstituer… on a peu à peu ajouté des rituels : une pizzeria avec un serveur qui nous reconnaissait à chaque fois, une accolade avec un sublime danseur que je venais d'interviewer "Let me introduce you my fantastic son !"… les petites et indicibles joies de nos mercredis se sont multipliées. On a tellement rigolé ! On s'est tellement serré dans les bras, je t'ai tellement respiré ! Ces mercredis, personne ne pourra nous les enlever. Ils restent à jamais gravés.


Nous filons maintenant vers Beaubourg pour prendre de la hauteur. Nous admirons Paris vu du ciel, nous nous attristons devant Notre-Dame, qui semble recouverte d'un linceul, essayons de reconnaître les différents monuments, aidons les touristes un peu perdus. Détour par une expo Banksy, pour toujours nourrir son cerveau de culture, encore et encore… Et puis Montmartre, pour avoir Paris à ses pieds et rêver devant les artistes.


Le soir, nous rejoignons mon cousin préféré et mon filleul. On avait envie de partager un moment rugby depuis des lustres. Le voilà qui s'annonce. Nous filons au stade Jean Bouin, tu es tellement heureux. Quel bonheur de te voir autant sourire ! Le Racing a sacrément de l'allure, le Stade Français un peu moins. Voir des joueurs de l'équipe de France évoluer sur le terrain, juste là, à portée de main, nous ravit. Ambiance sud-ouest de mes vacances d'enfance garantie, chansons paillardes dans les coulisses (tiens, il les connaît par cœur…)… à ce stade (wah le jeu de mots !), une seule de mes surprises se banane en vol……… Arthur Coville, déçu par son match, ne nous rejoindra pas.


Je préparais ça depuis des semaines… tant pis, on le retrouvera une autre fois !

La soirée se termine sur une note similaire à la précédente. Douceur, gentillesse, chaleur, écoute et amour… jusqu'à une heure avancée de la nuit. Puiser du bonheur auprès de personnes aimées et la vie retrouve tout son sens. La vie retrouve son sourire.


Et maintenant, nous nous sommes réfugiés sur notre île. Hier, j'ai fait une escapade avec toi, un aller-retour centre Bretagne pour un match départemental. Sur la route, on a mis la musique à fond et on s'est tordu de rire en faisant des chorés sur des chansons de rugbymen, les fenêtres grandes ouvertes… Tu as gagné ton match, et haut la main. Tu étais capitaine et je ne voyais que toi. Tu donnais des ordres à toute l'équipe et tu avais une sacrée allure. Qu'est-ce que tu étais beau. Qu'est-ce que tu es beau. Je suis tellement fière de toi. Le soir, on s'est regardé un film parce c'est un autre de nos petits bonheurs, on adore le cinéma tous les deux. Tout doucement, tu t'es calé contre moi, tu as glissé ta tête dans mon cou. Qu'est-ce que j'aime ça. Je t'ai à nouveau respiré, comme autrefois. En fait, mon sourire, c'est toi.




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