Je quitte mon île... mon cocon protecteur, ma ressource, mon énergie aussi, emplie de poésie, de chants, de jolis mots, d’amitiés sincères, de bains revigorants, de longues et fécondes discussions, de délicates attentions, de Liberté, de douceurs et de joies intenses.
Mon adorable blablacar de l’aller a proposé de me ramener.
C’est drôle de confier sa vie à un inconnu. Mais on se confie justement parce qu’il est inconnu. Une de mes élèves m’a dit un jour qu’un de ses bonheurs était de parler à des inconnus. J’ai alors réalisé que moi aussi j’adorais ça. Que cela me procurait une joie intense. Alors je multiplie ces rendez-vous.
Sur le chemin du retour, nous sommes tous les deux tristes... il vient de quitter sa douce et j’ai du mal à m’extraire de mon cocon. Nous écoutons des chansons et nous essayons de nous faire rire. Pari gagné. L’arc-en-ciel qui m’accueillait à l’embarcadère avait annoncé les couleurs. Derrière la tempête, l’espoir s’annonce toujours un jour.
Et comme me l’a confié un navigateur que j’aime :
« Après la dépression, l’anticyclone... »
Alors l’espoir renaîtra bientôt.
Forcément.
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