Aujourd'hui, j'ai vu une amie que je n'avais pas vue depuis longtemps. Une amie qui compte pourtant. Mais nous étions chacune embarquée dans de graves soucis. Quand je l'ai vue arriver au café où nous nous étions donné rendez-vous, je me suis levée pour la serrer dans mes bras. Que c'était bon. Que c'était bon ces retrouvailles.
Elle m'a alors raconté son silence. Une histoire sombre qui a affecté lourdement un de ses enfants. Il y a des histoires qui donnent envie de hurler. Comme celle d'Emmanuel, dont j'écris la biographie. Quelquefois, j'aimerais être wonder woman pour dézinguer tous les hommes qui font du mal aux femmes et aux enfants. Avec mon lasso magique, je les attraperais et je n'attendrais pas des années que la justice fasse enfin son boulot. La justice ne peut pas être débordée pour protéger les femmes et les enfants… avec ma tiare boomerang, je les attraperais tous un à un et je n'en oublierais aucun. Absolument aucun. Et ce combat sera sans fin. Car je serais une Amazone. Immortelle.
Nous nous sommes réconfortées. C'était fort et doux à la fois. Et puis, nous avons parlé de tout, mais jamais de rien, nous avons facilement renoué le fil. Elle m'avait sacrément manqué et je lui ai dit. J'ose dire les choses maintenant. Ce matin, j'ai confié à un ami que je le trouvais beau avec son t-shirt noir. C'est vrai qu'il était beau. Lui trouvait que je rayonnais. Pourtant, je n'avais pas beaucoup dormi, sortie deux soirs de suite… mais j'étais sans doute auréolée de toutes les bonnes ondes que j'avais croisées cette semaine.
L'avant-veille, il était 20h, j'étais mollement assise dans mon canapé, me demandant quelle série j'allais regarder. En fait difficile de choisir sur Netflix entre Valéria saison 3 (je vous en reparlerai, j'adOOOOOOre cette série espagnole, bon ok, d'accord, surtout le divin Victor, mais aussi toutes les histoires des 4 filles, dont une autrice - toute ressemblance avec la réalité…………) ou New Amsterdam pour me replonger dans l'univers de l'hôpital qui me manque (et oui !)… quand, driiiiing ! On sonne à ma porte. Ma voisine m'invite à fêter son anniversaire !! En fait, quelques voisins sont rassemblés au champagne un étage plus bas, ils parlaient de moi, ils me trouvaient sympa et elle a proposé : "et bien, allons la chercher !". Tout ce que j'aime ! Ni une, ni deux, j'ai enfilé mes chaussures et mon soutif que j'avais retiré et me voilà dans une assemblée vivante, joyeuse, souriante… toute heureuse de faire ma connaissance un peu plus longuement que dans l'ascenseur ou dans l'entrée, entre deux portes. On papote, on rit, c'est chaud, doux et bon. Impression d'être à la bonne adresse. Et puis, je prolonge la soirée chez d'autres voisins, qui ne voulaient pas encore se coucher, comme moi. Confidences, aide proposée (génial, j'ai trouvé un gentil bricoleur !), échanges sur la vie, les choix, les enfants… je suis rentrée chez moi un étage plus haut un poil pompette mais tellement heureuse !
La veille, mon amie danseuse-chorégraphe-tap danseuse-metteure en scène (oui elle a tous les talents !) présentait une sortie de résidence au Garage. Un sacré boulot pour accorder des claquettes et de l'électro. J'avais réussi à faire venir un programmateur pour qui j'avais travaillé. C'était génial. Intense. Nous avons fini au restau avec les artistes et les techniciens. Tout ce que j'aime (bis). Toutes les relations que j'ai tissées depuis des années sont devenues des amis proches ou des personnes sur lesquelles je peux compter. Et dire que quelqu'un de malveillant m'avait balancé un jour : "tu as des problèmes de relation avec les gens".… gloups ! Moi ? Sans doute jaloux de ces liens incroyables que j'arrive à lier rapidement avec les personnes. Et de manière spontanée. Je ne calcule rien. J'aime les gens. Souvent d'ailleurs, comme me dit une amie, je ne vois que le bon en eux. Ce n'est pas de la naïveté, c'est juste que je suis avide de rencontres. Tout m'intéresse. Tout me passionne. Quand je vais voir un spectacle par exemple, je ne peux pas me contenter de ce qui est présenté sur scène. J'ai envie d'aller fouiner dans les coulisses, comprendre le pourquoi du projet, féliciter les acteurs, toucher le rideau… je suis née curieuse de tout. Je suis comme ça. C'est tout. Ni trop, ni pas assez. Je ne mettrais plus jamais de l'eau dans mon vin comme on me l'a souvent demandé. Je suis peut-être excessive. Comme on me l'a dit aussi. Mais je m'en fous. C'est moi. C'est tout. Et la vie est plus intense.
Pendant le café avec mon amie, au loin passe un chirurgien cardiaque du CHU… j'avais justement une question à lui poser. Hasard ? Coïncidence ? Signe du ciel ? Il passe pile poil juste à ce moment-là, à cet endroit-là, alors qu'il est vissé à l'hôpital. Le coeur n'est jamais bien loin… je suis toujours heureuse de les croiser. Je retrouve mon amie, amusée.
Elle a été à New-York et dans la boutique Lego, celle équivalente à mes mercredis londoniens, elle a pensé à moi. "Comme une évidence", me dit-elle. Et là voilà qui me tend une petite pochette toute jolie. À l'intérieur, je découvre un porte-clef en forme de symbole… je retiens mes larmes. Il y a quelques années, je lui avais offert un porte-clef, dans un moment très dur pour elle. Un porte-clef wonder woman qui était le mien, mais que je lui avais donné, pour lui transmettre toute la force dont elle avait besoin. Elle m'avoue qu'à l'époque, elle allait vraiment mal, elle avait de quoi, et que ce symbole l'avait énormément touchée et aidée. À mon tour, maintenant. J'ouvre la délicate pochette… qui abrite… Lady liberty ! C'est un des plus jolis cadeaux qu'on ne m'ait jamais offert. Vraiment.
Merci mon amie. Maintenant, en avant vers la liberté.
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